Les faits illustrent à suffisance la triste réalité dans certains quartiers de la cité des trois Caïmans. Et interpellent aussi bien policiers que citoyens
Environ une vingtaine d’interpellations, quinze motos, s’y ajoute une importante quantité de drogue de divers types : chanvre indien, haschich, cocaïne. à ceux-ci, s’ajoutent des drogues dures aux noms évocateurs : «Amadou Haya», «Off», «Kaou», « Crack » «Djanz-pan», «Tramadol 225»), etc.
Voilà le bilan de l’opération coup de poings effectuée dans le milieu des malfrats. Et c’est à l’initiative du commissariat de police du 3ème Arrondissement sous l’impulsion du commissaire principal, Sadio Konon Tomoda. Pour la circonstance, l’officier de police a eu recours aux services de la Brigade anticriminelle (BAC). Cette collaboration a payé. Dès le départ, la BAC a envoyé au 3è Arrondissement six équipes, tous des policiers aguerris et rompus à la tâche. L’opération ne pouvait être qu’un succès.
Tout est parti dans la nuit du 26 novembre dernier. Cette nuit-là, aux environs de 19 heures les éléments du 3ème Arrondissement appuyés par ceux de Brigade anti-criminalité (BAC) ont effectué une opération d’envergure en plein cœur du quartier Bagadadji en Commune II du District de Bamako, réputé pour être le fief de nombreux de jeunes drogués. Mais aussi et surtout ce quartier est considéré comme la plaque tournante du trafic de drogue de tout genre à Bamako. Le nom de code des lieux, c’est «Le Milieu».
Ainsi l’appellent les vrais connaisseurs et habitués de cet endroit
que certains qualifient de « Colombie » à cause de tout ce qui s’y
passe. Notamment, la vente et la consommation de drogue souvent au vu et
au su de tout le monde. « C’est le point névralgique du trafic de
drogue dans la capitale », confirme un citoyen requérant l’anonymat. Il
s’empresse d’ajouter qu’ici, la drogue est achetée et consommée par des
personnes de tout âge et tout sexe confondus.
Dans cet endroit, selon une source, la situation est si complexe qu’on
préfère ne rien voir ou savoir de ce qui s’y passe. C’est ce qui
explique des descentes inopinées de la police dans ce Far West en plein
centre de la capitale.
Selon nos sources policières, pour mettre la main sur “ toute cette
marchandise prohibée”, le commissaire principal, Sadio K Tomoda, a
logiquement usé de professionnalisme. Il a mis les bouchées doubles pour
mettre le maximum de chance de son côté afin que l’opération soit
couronnée de succès. Mais avant, de façon très discrète, les limiers ont
maillé tout le secteur. Toujours avec la même attitude discrète, durant
plusieurs jours ils ont observé et ont tâté le terrain alors que les
lieux bouillonnaient d’échanges, de ventes et d’achats de produits
prohibés. Dans la foulée, les limiers ont tout mis en œuvre pour obtenir
le maximum de renseignements et boucher toute issus à d’éventuels
fautifs qui tenteraient de se soustraire le moment venu.
Comme dans toute opération policière du genre, les éléments du 3è
Arrondissement, avec l’aide de leurs pions qui rodaient dans les
parages, ont choisi le bon moment pour sévir.
Selon nos sources, du début jusqu’au jour où la descente a été
décidée, toute l’opération s’est déroulée dans la plus grande
discrétion. C’est en cours de route d’ailleurs pour l’opération que
certains éléments ont été informés du projet. « Il n’y avait aucune
possibilité de fuite de l’information. C’est ce qui explique d’ailleurs
le succès de cette opération », nous-a-t- on dit.
Le jour « J », les policiers ont discrètement cerné toutes les issues.
Une approche qui a toujours fait ses preuves en pareil cas. Car il
permet d’anticiper sur les éventuels tentatives de fuite. Coincer les
malfrats les empêchant de s’échapper et les prendre la main dans le sac.
L’opération a débuté vers 19 h15, pour prendre fin vers 21 heures.
à terme, après environ deux heures de fouilles et d’interpellation sur place, les policiers se sont retrouvés avec le résultat cité plus haut. Ils ont même élargi leur champ d’intervention jusqu’au marché Dabanani, où ils ont découvert un important dépôt de substances illicites.
Sans attendre, tous les interpellés ont été déférés le lendemain devant le Procureur général près le Tribunal de grande instance de la Commune II, afin que tous les suspects soient fixés sur leur sort.
Yaya Diakité
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